Le collège Jean Moulin au Panthéon

par Hélène Roujansky, P.Dangin

Mercredi 21 février, Missak Manouchian, résistant arménien fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien et déclaré mort pour la France, était inhumé au Panthéon aux côtés de sa femme Mélinée lors d’un hommage au nom de la nation à tous les étrangers engagés dans la Résistance en France durant la Seconde Guerre. Dix-sept élèves de 3ème du Collège Jean Moulin accompagnés de plusieurs adultes de l’établissement ont eu la chance exceptionnelle d’assister à cette belle et émouvante cérémonie.
Un grand moment, « inoubliable », pour nos élèves ; et tout d’abord une extraordinaire leçon d’histoire s’inscrivant parfaitement dans leur programme de 3ème sur la vie et l’engagement de Missak Manouchian, orphelin arménien réfugié en France après le génocide, puis engagé dans la Résistance, ainsi que sur le rôle des Francs-tireurs et partisans - main-d’œuvre immigrée dans la lutte contre l’occupant nazi. Un cours d’éducation civique également sur la signification pour notre nation d’une cérémonie de panthéonisation et le sens de la devise inscrite au fronton du Panthéon « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ».
Nos élèves, qui avaient bravé le froid, le vent, la pluie et les vacances scolaires pour être présents, nous ont fait honneur par leur attitude respectueuse et recueillie tout au long de la cérémonie. S’ils en ont particulièrement apprécié différents moments, la lecture par Patrick Bruel de la lettre de Missak à sa femme pour certains, les chœurs d’enfants, le morceau de flûte pour d’autres, la marche des légionnaires, la litanie des noms des 23 résistants « Morts pour la France », le poème Strophes pour se souvenir d’Aragon chanté par le chanteur de Feu ! Chatterton ou le discours du Président de la République pour d’autres encore, tous se sont dits « émus », voire « bouleversés » par la force et la beauté de cette magnifique cérémonie. Mais ce qui a manifestement marqué plus encore nos élèves a été la prise de conscience de la loyauté, du courage et du sacrifice de Missak Manouchian pour un idéal : la liberté. Ces valeurs, étudiées en classe à travers les différentes figures de héros tout au long de leur scolarité au collège, sont ainsi devenues tangibles et ont pris tout leur sens.
Ce projet pédagogique français-histoire sur la Résistance et l’engagement va se poursuivre dans les semaines qui suivent par la projection du film L’armée du crime de Robert Guediguian sur le groupe Manouchian, puis par la visite du musée de la Libération et du Mont Valérien.